Comment les boycotts de marque influencent-ils la valeur d’une entreprise ?

Adam Lienhard
Adam
Lienhard
Comment les boycotts de marque influencent-ils la valeur d’une entreprise ?

Les boycotts de marque sont des actions coordonnées par des consommateurs, des activistes ou des groupes d’intérêt visant à éviter l’achat de produits ou de services d’une entreprise ou d’une marque particulière. Ces boycotts sont souvent justifiés par des raisons sociales, politiques ou éthiques. Voyons si les boycotts fonctionnent et quel est leur impact sur les actions d’une entreprise.

Qu’est-ce que les boycotts de marque ?

Un boycott est une action collective et organisée visant à s’abstenir d’utiliser, d’acheter ou de faire affaire avec une entreprise, un produit ou un service, afin d’exprimer une protestation et de forcer le changement. Il s’agit d’une forme d’activisme de la part des consommateurs, où les particuliers et les groupes tirent parti de leur pouvoir d’achat pour influencer le comportement des entreprises, les politiques sociales ou les réglementations gouvernementales.

Les boycotts peuvent être lancés par des consommateurs, des groupes de défense, des organisations politiques ou même des gouvernements, pour soumettre l’entité ciblée à une pression économique.

Les boycotts de marque sont-ils efficaces ?

Les boycotts peuvent en effet influencer le rendement des actions d’une entreprise, bien que les effets varient en fonction de plusieurs facteurs. Découvrons comment les boycotts agissent sur les actions.

  1. La perception et la réputation

Les boycotts indiquent un mécontentement à l’égard des pratiques, des politiques ou du comportement d’une entreprise. Cette perception négative peut inciter les investisseurs à remettre en question les perspectives à long terme de l’entreprise.

Les boycotts de grande envergure attirent souvent l’attention des médias, ce qui peut amplifier leur impact. Les études montrent que les boycotts les plus réussis sont ceux qui suscitent la plus grande couverture médiatique, en particulier pour les entreprises de renom. Ces boycotts, qui font la une des journaux, peuvent entraîner une chute plus importante du cours des actions et sont plus susceptibles d’amener une entreprise à corriger son comportement.

  1. Les ventes et les recettes

Chose étonnante, les boycotts n’ont généralement pas d’impact significatif sur le chiffre d’affaires. Les consommateurs ont tendance à adopter des habitudes, et même ceux qui dénoncent publiquement une entreprise peuvent continuer à acheter ses produits.

Toutefois, si les boycotts n’affectent pas toujours de manière significative le chiffre d’affaires global d’une entreprise, ils peuvent en revanche avoir un impact sur des produits ou des services spécifiques. La fidélité des clients se perd progressivement en cas de boycott durable, ce qui se répercute sur les ventes au fil du temps.

  1. La volatilité du cours des actions

Au cours d’un boycott effectif, le cours de l’action d’une entreprise peut connaître une volatilité accrue. Les actualités défavorables peuvent entraîner des baisses brutales. Et si le boycott persiste, il est possible que les performances à long terme des actions subissent des dommages en raison de l’atteinte à la réputation.

  1. Sentiment des investisseurs

Les investisseurs sont sensibles aux actualités concernant le boycott. La peur, l’incertitude et le doute peuvent faire baisser les cours des actions. Les biais comportementaux (comme le comportement grégaire) peuvent intensifier les fluctuations du cours des actions pendant les boycotts.

Exemples de boycotts de marque

  • Le boycott de Nestlé (1977 à nos jours). Ce boycott a été lancé par l’Infant Formula Action Coalition en raison de la commercialisation contraire à l’éthique des préparations pour nourrissons dans les pays en développement, ce qui a été associé à une augmentation de la mortalité infantile. Ce boycott a permis de sensibiliser le monde entier sur la responsabilité des entreprises et a conduit l’Organisation mondiale de la santé à adopter le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel.
  • Le boycott de BP en (2010). Au lendemain de la marée noire de Deepwater Horizon, les consommateurs et les groupes de défense de l’environnement ont appelé au boycott des produits BP. Bien qu’il soit difficile de quantifier l’impact financier direct, le boycott a considérablement terni la marque BP et a forcé l’entreprise à investir massivement dans la restauration de son image et dans des initiatives environnementales.

Ces exemples historiques illustrent la diversité de la portée et des résultats des boycotts. Ils peuvent aboutir à des changements sociaux significatifs, à des réformes réglementaires et à des changements dans les politiques des entreprises, ce qui souligne leur rôle en tant que forme puissante de protestation et de plaidoyer.

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